Jusqu’au 5 août, Isabelle Terestchenko y expose une série, d’une vingtaine de tableaux intitulée « L’aventure du jazz »
Lorsque la ville résonnait, la semaine dernière, des premiers accords de blues, c’est une autre musique, pas si éloignée que cela, qui était accroché dans la salle d’accueil de chez Meukow : le jazz. Il s’exprime au travers d’une série de portraits de musiciens signés par Isabelle Terestchenko, jeune peintre installée dans les Landes, « j’ai toujours baigné dans la peinture, depuis toute petite », glisse-t-elle.
« J’ai toujours aimé faire des portraits et beaucoup travailler les couleurs », poursuit Isabelle Terestchenko. Un double intérêt qui en a rejoint un autre pour donner naissance à cette série : « Je suis aussi amoureuse et passionnée de jazz depuis longtemps. D’ailleurs mon mari est guitariste de jazz, c’est sans doute pour cela qu’il y a beaucoup de guitaristes dans mes tableaux (rires). Il y a toujours eu beaucoup de musiciens à la maison. J’ai commencé par faire des croquis quand il était en concert. »
Pionniers et artistes récents
Le jazz peint par Isabelle Terestchenko, n’est pas n’importe lequel. C’est essentiellement du jazz américain, même si on peut voir un Django Reinhardt penché sur sa guitare, « J’ai toujours été inspirée par les personnes de couleur noire », confie-t-elle. Les pionniers du jazz figurent sur ses tableaux, « mais il y a aussi des artistes plus récents comme la jeune contrebassiste Esperenza Spalding.»
De la profondeur
Ce qui frappe dans la peinture d’Isabelle Terestchenko, c’est sa capacité à donner voir ces géants du jazz. A l’image de ce portrait de Louis Armstrong, trompette en bouche, dont on attend presque q’il joue ses premières notes. Un effet dû à la technique de la jeune femme, peignant sur bois et se servant de toute la surface, le fond, comme le cadre. « Je voulais, vraiment, donner un effet de profondeur, alors je me suis dit, autant lui donner le plus d’espace possible », explique-t-elle.
Effet réussi tant, encore une fois, les instruments et les gestes semblent sortir des tableaux. « En réalisant cette série, j’ai écouté pas mal de disques, regardé des vidéos de concerts, afin d’essayer de capter la sensibilité des personnages. » 24 tableaux, au total, composent cette « Aventure du jazz » (1) à découvrir, pour les amateurs de jazz et de peinture.
Et pourquoi pas imaginer qu’Isabelle Terestchenko revienne exposer à l’avenir avec une série « L’Aventure du blues » qui irait comme un gant à la cité des eaux-de-vie.
(1) Exposition à voir jusqu’au 5 août au château Meukow.
Didier Faucard – Sud-ouest – Le 8 Juillet 2015